Théatre
à consommer avec modération

       
Carmen Cru
ce fut aussi une pièce de Théatre.
Vous trouverez un édito de Marcel Gotlib dans
le n°105 de Fluide Glacial et une chronique
de Arthur Conan Doc dans le n°114 

...

 


Extrait du n° 67 des Cahiers de la bande dessinée (janvier-février 1986) 
article de Thierry Groensteen et Esteban 
Bande Dessinée et théâtre, CES HEROS QUI ONT PRIS VIE:

 

" L'une des meilleurs réalisation des années 80 semble pourtant bien être la Carmen Cru que jouait encore récemment, au Théâtre du Tourtour, la Compagnie du Préau, sous la direction du metteur sen scène Marijo Kollmannsberger. Un premier spectacle reprenant le premier album de lelong et une partie du second avait été monté en 1984. Une suite, intitulée Touchez pas à Carmen Cru, utilisant les épisodes du troisième album et la fin du deuxième a été créée en novembre 1985. Chaque épisode est devenu un sketch d'une douzaine de minutes. Dans le récent n°7 du fanzine SAPRISTI, Lelong déclarait :

"C'est assez réussi, le personnage de la vieille colle parfaitement. C'est ce qui fait le succès de la pièce et les autres comédiens sont également excellents(...) En ce qui concerne la mise en scène, je ne m'en suis pas occupé. J'ai juste assisté aux répétitions afin de donner mon accord." 

Tous ceux qui ont vu le spectacle s'accordent à reconnaître l'excellence de l'interprétation que propose Line Michel de la désormais celèbre "vieille dame indigne". A coup d'oeillades assassines, de répliques lapidaires et d'incessants bruits de mastication, elle impose un personnage inoubliable de misanthropie et de cynisme. L'esprit de la bande dessinée a été respecté, la pièce ne versant jamais dans le café-théatre ou dans la farce grossière. Tous les personnages sont nuancés, chargés d'humanité. les costumes font appel aux couleurs primaires et le décor est fait de meubles et d'accessoires réalistes : un fauteuil club défoncé, un arrosoir émaillé, etc...

Il semble bien, en définitive, qu'une recherche de dépouillement et de sobriété, une attention extrême à la qualité des dialogues et une interprétation irréprochable soient les premières conditions d'une transposition réussie.

©1986 - Les cahiers de la BD - Groensteen, Esteban and Editions Glénat

 

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