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L'une des meilleurs réalisation des années 80 semble pourtant
bien être la Carmen Cru que jouait encore récemment, au
Théâtre du Tourtour, la Compagnie du Préau, sous la direction
du metteur sen scène Marijo Kollmannsberger. Un premier spectacle
reprenant le premier album de lelong et une partie du second avait
été monté en 1984. Une suite, intitulée Touchez pas à
Carmen Cru, utilisant les épisodes du troisième album et la
fin du deuxième a été créée en novembre 1985. Chaque épisode
est devenu un sketch d'une douzaine de minutes. Dans le récent
n°7 du fanzine SAPRISTI, Lelong déclarait :
"C'est assez réussi, le personnage
de la vieille colle parfaitement. C'est ce qui fait le succès
de la pièce et les autres comédiens sont également
excellents(...) En ce qui concerne la mise en scène, je ne m'en
suis pas occupé. J'ai juste assisté aux répétitions afin de
donner mon accord."
Tous ceux qui ont vu le spectacle s'accordent
à reconnaître l'excellence de l'interprétation que propose Line
Michel de la désormais celèbre "vieille dame indigne".
A coup d'oeillades assassines, de répliques lapidaires et
d'incessants bruits de mastication, elle impose un personnage
inoubliable de misanthropie et de cynisme. L'esprit de la bande
dessinée a été respecté, la pièce ne versant jamais dans le
café-théatre ou dans la farce grossière. Tous les personnages
sont nuancés, chargés d'humanité. les costumes font appel aux
couleurs primaires et le décor est fait de meubles et
d'accessoires réalistes : un fauteuil club défoncé, un arrosoir
émaillé, etc...
Il semble bien, en définitive, qu'une
recherche de dépouillement et de sobriété, une attention
extrême à la qualité des dialogues et une interprétation
irréprochable soient les premières conditions d'une
transposition réussie. |